Mon jean large California

Repéré dès sa sortie au printemps dernier, le jean California est enfin passé sous ma machine et le résultat est au-delà de mes espérances, du genre du coup de foudre dès le premier essayage. Si j’ai tourné autour du pot pendant si longtemps, c’est que coudre un pantalon représente toujours un certain challenge. Est-ce que l’on a choisi le bon tissu ? Pour quelle taille opter quand on se situe entre deux ? La coupe conviendra-t-elle vraiment à notre morphologie ? Et tombera-t-il sur nous comme on l’a imaginé ? La conclusion, c’est qu’après toutes ces tergiversations, je me demande simplement pourquoi je ne l’ai pas cousu plus tôt !

Le pantalon California m’a occupé plusieurs soirées mais, chaque soir, je reprenais ma couture avec hâte, comme on poursuit un bon roman qu’on ne lâche pas et dont on veut connaître la suite. Ici, la suite correspondait à la réalisation de toutes les jolies finitions pensées par la créatrice, à l’envie d’essayer mon pantalon à chaque étape et au plaisir de le porter enfin terminé ! Je vous livre donc ici mon retour détaillé sur ce pantalon large imaginé par Atelier Scämmit.

Le modèle California

California est un modèle de pantalon large, à la taille mi-haute (la ceinture m’arrive juste sous le nombril pour mon 1,63 m), qui reprend plusieurs codes du jean. Poches arrondies et poche ticket sur l’avant, poches plaquées et réhausse au dos, il comporte également quelques doubles surpiqûres caractéristiques du jean. Ajusté au niveau de la taille et des petites hanches, il s’évase à partir des hanches pour terminer avec une jambe bien large en bas. C’est donc un vrai pantalon large qui peut également se coudre dans d’autres tissus que du denim, comme l’a déjà présenté la créatrice.

Comme à l’habitude de la marque, les détails sont soignés et les finitions impeccables. Une couture rabattue pour la réhausse dos, des poches avant assemblées par des coutures anglaises et les pont et sous-pont de la braguette bordés de biais, le pantalon California est aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est le petit plus Atelier Scämmit, ce goût pour les belles finitions qui nous fait revenir si souvent à ses modèles ! Et je prends toujours autant de plaisir à apprendre de nouvelles techniques et à soigner les détails avec elle.

Le choix du tissu et de la taille

Pour le tissu, je savais dès le départ que je voulais utiliser un denim de mon stock, acheté il y a plus d’un an chez Cousette. Je n’ai pas réussi à retrouver les références précises mais il s’agit d’un denim lourd (entre 300 et 350 g/m2), qui ne comporte pas d’élasthanne et qui provenait de la marque danoise Mind the Maker. La qualité de ce denim et sa couleur bleu brut me paraissaient idéales pour un tel projet. Pourtant, j’ai longtemps douté quant à l’absence d’élasthanne dans le tissu.

C’était sans compter sur le patron California ! Celui-ci a en effet été imaginé pour un tissu comportant pas ou peu d’élasthanne mais ayant tout de même une légère élasticité, permettant d’ajouter une pointe de confort. Et c’est là que réside toute la différence car, même sans élasthanne, notre tissu doit naturellement s’étirer de 5% minimum pour convenir au patron.

Enfin, ce qui a fini de me rassurer et de me convaincre tout à fait, ce sont les conseils sur le choix de la taille qui ouvrent le livret d’explications. La créatrice a en effet indiqué dans un tableau comment choisir sa taille en fonction de nos mensurations et de l’élasticité de notre tissu ainsi que les adaptations nécessaires si l’on se situe entre deux tailles. Je vous ai mis une image de cette page tant je la trouve géniale.

De mon côté je partais donc avec un denim sans élasthanne, avec les 5% d’élasticité recommandés, et j’étais pile entre deux tailles avec un 42 à la taille et un 40 aux hanches. En suivant le tableau, je suis donc partie sur du 40 en incluant les petits ajustements préconisés pour convenir à l’entre deux tailles.

La couture

Pour la couture, j’ai d’abord parcouru le livret d’explications mais j’ai surtout suivi le tuto vidéo qui accompagne le patron. Celui-ci m’a permis de bien visualiser certaines étapes, notamment le montage de la braguette que j’ai trouvé plus clair dans la vidéo. Les étapes se sont enchaînées tranquillement au fil de l’eau et j’en ai aimé chaque moment.

Côté taille j’ai suivi les conseils indiqués dans le tableau mais j’ai fait quelques légers ajustements au fil des essayages. En effet, au premier essayage, avant la couture de la ceinture, le jean me semblait un poil lâche, j’ai donc décidé de coudre les côtés à 1 cm au lieu des 0,7 cm recommandés. Ce nouveau fit m’a tout de suite mieux convenu. Puis, lors de l’essayage final, j’avais l’impression que le bas de la fourche dos me rentrait un peu dans les fesses. J’ai donc détendu ma couture à ce niveau-là en la reprenant à 0,7 cm sur l’arrondi de la fourche dos et je trouve que tout tombe mieux ainsi.

Pour toutes les surpiqûres, j’ai souhaité renforcé l’aspect jean en utilisant un fil ton sur ton plus épais, type cordonnet, et en allongeant mon point à 3,5. J’ai également utilisé un zip en métal et posé un bouton de jean car je voulais vraiment un rendu de jean classique. Enfin, pour l’ourlet, j’ai recoupé le bas de 4 cm et le pantalon frôle tout juste le sol. Je verrai s’il faut que je diminue encore un peu sa longueur après l’avoir porté plusieurs fois.

Enfin, pour parfaire mon pantalon, j’ai cousu sur la ceinture arrière le jacron de la Maison Naïve, ce petit patch en cuir végétal si caractéristique des jeans. Et c’est la jolie touche finale qui vient finir ce pantalon si parfait !